Mise à jour 19 déc : La COP15 est un sommet qui a uni 195 États autour des enjeux de préservation et de restauration de la biodiversité, avec des objectifs chiffrés et ratifiés par l’ensemble des États.
Cependant, faute de mécanismes de suivi des engagements, l’accord final souffre de disparités inquiétantes : l’objectif de 30% de préservation reste sans définition de ce qu’elle implique, et autorise ainsi les abus sur les aires marines protégées; l’objectif de suppression totale des plastiques est dénué de mesures pour l’atteindre. Sur les pesticides, l’objectif de réduction de moitié des pressions des pesticides sur les écosystèmes ne pourra se suffire.
De même, mettre un terme aux disparitions d’espèces est un objectif indispensable quand 1 million d’espèces sont menacées, mais on peut douter sérieusement de l’atteinte de cet objectif sans que des mesures chiffrées lui soient associées. Sur les financements, « ligne rouge » de l’Etat français mis en cause par les ONG pour son rôle d’agent double dans ces négociations, ce sera au final 25, puis 30 milliards, au lieu des 100 espérés, alors que le besoin est évalué à 700 milliards et qu’aucune mesure concrète n’est prise pour supprimer les financements et investissements du privé portant atteinte à la biodiversité.
Au final, la COP 15 Kunming-Montréal marque bien un tournant historique en inscrivant des objectifs partagés par 195 États, mais cela doit être considéré comme un tournant, et guère plus. Car notre Planète a déjà atteint un point de non retour.
EÉLV appelle donc à engager dès maintenant le processus de la COP16 pour doter le draft de ce qui lui manque cruellement : les moyens de ses engagements, la volonté d’atteindre ces objectifs.
EÉLV appelle également la France à mettre en conformité ses annonces avec ses actes, pour que les aires protégées le soient réellement, pour que la sortie des pesticides s’appuie sur des mesures sérieuses, pour que la société civile n’ait plus besoin de défendre notre biodiversité sans cesse attaquée par les politiques gouvernementales.
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Le 16 décembre 2022
Alors que cette COP15 biodiversité devait constituer un tournant pour se doter enfin de mécanismes de suivi des engagements actés de longue date, mais peu suivis par les États, EELV dénonce la duplicité du gouvernement français. La secrétaire d’État chargée de la biodiversité et la diplomatie française n’ont eu de cesse de repousser la question des financements, pourtant centraux pour une préservation effective, si ce n’est une reconquête.
C’est l’avenir de la planète qui est en jeu. Avec la préparation du sommet de Libreville pour la forêt (le One Forest Summit en mars 2023), les allégations du supposé « champion de la terre » sont un mensonge qui vient s’ajouter aux précédents, mis en exergue par l’association Bloom et Claire Nouvian.
La Chine presse les 196 négociateurs à terminer une COP qui pourrait n’avoir rien achevé moins de 24h après un message du président Macron à Ursula Vn Der Leyen affirmant que la création d’un nouveau fonds pour la biodiversité était une « ligne rouge » selon des ONG en ayant pris connaissance.
Alors qu’un espoir était permis après l’élection brésilienne, la réalité de cette COP15 s’avère toute autre : les négociateurs brésiliens de Bolsonaro n’ont pas été remplacés, la France rejoint le camp des conservateurs aux côtés de la Chine et de la Russie.
Si cette COP s’achevait dans ces conditions, ce serait une bien triste nouvelle pour la France et la Planète, ainsi qu’un signal très négatif pour les jeunes générations.